Appel à communications

Appel à communications

10e Rendez-vous de Géographie culturelle, Ethnologie et Études culturelles en Occitanie 

 

Organisé par :

UMR 5281 ART-Dev- Université de Montpellier Paul-Valéry – Route de Mende – 34199 Montpellier cedex 5 artdev@univ-montp3.fr  – http://art-dev.cnrs.fr/

EMMA EA 741 Université Montpellier Paul-Valéry – Route de Mende – 34199 Montpellier cedex 5 isabelle.ronzetti@univ-montp3.frhttp://pays-anglophones.upv.univ-montp3.fr/

Association GECO « Géographie, Ethnologie, Etudes Culturelles en Occitanie »

 

 

Colloque international

 Changer la ville, quitter la ville

Imaginer, aménager, s’engager

4 et 5 juin 2026, Université de Montpellier Paul-Valéry (France)

 

La 10e édition des « Rendez-vous de Géographie culturelle, Ethnologie et Études culturelles en Occitanie » souhaite questionner les imaginaires contemporains de l’urbanité. 

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale, soit près de 4,5 milliards de personnes, vit en ville et les projections de l’ONU à l’horizon 2050 prévoient le doublement du nombre de citadins. Les frontières entre ville et campagne s’estompent, tandis que se forment de vastes ensembles urbains, aux formes inédites. Les crises sanitaires, politiques, environnementales et climatiques rendent nécessaire une réflexion de fond sur le développement des mégalopoles et les risques éventuels qui leur sont liés. Les sensibilités collectives à l’écologie se font d’autant plus pressantes que l’expérience du continuum urbain sépare les individus de leurs repères traditionnels. Il est dès lors urgent de se demander comment le projet urbain peut être revisité. 

Ce colloque entend capitaliser sur les éditions précédentes de nos « Rendez-vous de Géographie culturelle, Ethnologie et Études culturelles en Occitanie », qui entre 2006 et 2020 ont abordé, entre autres, les problématiques de la sociabilité urbaine, des revendications patrimoniales, du développement territorial, des identités en mouvement, des utopies collectives et du catastrophisme généralisé à l’époque actuelle. En prenant appui sur ces thématiques, mais sans s’y limiter, nous appelons à une réflexion centrée sur la ville et son futur, afin de revisiter de manière à la fois critique et constructive le slogan classique de la politique de la ville qui proposait dès la fin du XXe siècle de « changer la ville » (Sueur, 1999). Pour nombre de nos contemporains, il s’agit aussi aujourd’hui de « quitter la ville », ne serait-ce que de façon fantasmée. 

Les dynamiques résidentielles actuelles sont marquées par une rupture avec la logique du « tout-urbain », alimentée par un désir croissant de campagne, de nature et d’alternatives aux modes de vie métropolitains (Poulot, 2008). Cependant, ces aspirations ne signifient pas un rejet total de la ville, mais plutôt une volonté de conciliation des aménités urbaines avec un cadre de vie plus proche de la nature. Cette recherche d’équilibre est rendue possible par l’intensification du phénomène de périurbanisation et d’étalement urbain, qui fait s’estomper les frontières traditionnelles entre la ville et la campagne, donnant naissance à des zones hybrides où les caractéristiques rurales et urbaines s’interpénètrent (Ghorra-Gobin, 2015, Mainet, 2017). Au-delà de la dimension spatiale, cette expansion constitue une métamorphose socio-spatiale profonde de la société. 

Dans un tel contexte, s’échafaudent ou se reformulent des projets prolongeant ou amplifiant des demandes qui émergeaient dès les dernières décennies du XXe siècle, comme redéfinir la place et le rôle de la nature en ville, repenser les mobilités, plus largement améliorer la qualité de vie (Bourdeau-Lepage, 2019). Mais s’expriment aussi des désirs nouveaux : remise en cause des environnements sonores, recherche de silence, de retour à des rythmes de vie faisant une plus large part au sommeil et aux nuits, volonté de transparence tant sur les consommations de ressources que sur les pollutions urbaines (Augoyard, 2013). Transversale, mais rénovée et élargie en permanence, la demande de justice (sociale, environnementale, de genre, politique, fiscale, etc.) (Harvey, 2009 ; Soja, 2009) se déploie dans des contextes variés selon la multiplicité des ensembles urbains : de la ville moyenne du Maroc aux mégalopoles de la Chine ou des Amériques.

Autre demande multiforme : le désir de réinventer la qualité des relations sociales, que la ville aurait abimées. Émerge ainsi une volonté de changement, une interrogation sur le(s) futur(s) à construire, parfois accompagnée d’un doute sur la capacité d’y parvenir 

La thématique générale du colloque, « Changer la ville, quitter la ville », a été choisie pour refléter la complexité des imaginaires urbains contemporains et de leurs transformations. Ce colloque propose d’explorer les imaginaires et les pratiques qui se déploient à travers un spectre continu, allant des expérimentations visant à transformer l’espace urbain, à l’élaboration de nouvelles façons de vivre en marge ou en dehors de la ville. 

En écho aux approches spatiales de Doreen Massey (1994) et d’Edward Soja (2009), ces idées trouvent un écho fort, l’urbanité étant perçue non comme un état fixe, mais comme un processus dynamique constamment reconfiguré par les flux, les circulations et les coprésences au sein du territoire. Nous encourageons particulièrement les propositions relatives aux dynamiques intermédiaires et aux expérimentations entre ces deux champs. 

Le colloque interrogera les imaginaires urbains, les représentations et images de la cité et de la citoyenneté dans un monde urbain globalisé (Giband et Siino, 2013). Il considérera les phénomènes de coalescence et les processus de confluence qui sont au principe de l’urbanité moderne. Il vise aussi à questionner les modes de circulation et de rencontre multiples dans les villes contemporaines : les carrefours, les ronds-points, les croisements et les mouvements permis par la ville. 

Les communications sont attendues dans les disciplines d’appui du colloque, à des échelles variées permettant de saisir les différences internes aux villes (à l’échelle des quartiers), mais aussi les relations urbanité/ruralité (à l’échelle des territoires plus larges) et les comparaisons possibles entre petites, moyennes et grandes villes, mais aussi entre villes des Suds et villes des Nords. Les axes suivants seront particulièrement privilégiés :

    

Axe 1 – Imaginaires, représentations et expériences sensibles de la ville 

o   Images et imaginaires de l’urbain et de l’urbanité contemporaine : entre villes créatives, durables, délaissées ou rêvées.

o   Images et représentations à travers les arts de la rue (arts plastiques, musique, théâtre, flashmobs, etc.).  

o   Pratiques sportives urbaines (parkour, skate-board, rollers, street-workout, vélo, escalade urbaine, randonnée urbaine, danse etc.) et dimension genrée des installations et pratiques. 

o   Oralités, mémoires et récits des quartiers, entre histoires locales et imaginaires collectifs.

o   Pratiques religieuses (prières de rue, processions…). 

 

Axe 2 - Aménager la ville : entre dynamiques de conjonction, mouvement et hybridations 

o   Croisements, Rencontres, Circulations, Mouvements dans les espaces urbains et périurbains

o   Métaphores et dispositifs urbains de la rencontre : carrefours, routes, ronds-points, gares, places, friches.

o   Coalescences/Confluences dans les villes du XXIe siècle : continuités et ruptures entre villes, campagnes métropolitaines et territoires hybrides. 

o Où en est-on de l’urbain généralisé aujourd’hui ? Nouvelles formes d’organisation à toutes les échelles, des métropoles aux territoires ruraux en recomposition.

 

Axe 3 - Actions, Engagements, Alternatives militantes 

o Cultures et espaces alternatifs : habitat léger, tiers lieux, fermes urbaines, jardins partagés, ZAD urbaines ou périurbaines.

o Initiatives de rénovation et refondation dans les communautés émergentes : bidonvilles par exemple, mais aussi les nouvelles campagnes rêvées en réaction, etc.

o Mobilisations, activismes et circulation d’idées : manifestations, occupations festives, réseaux militants et activisme numérique.

o Formes d’action et nouveaux modes de circulation des idées.

o Communs urbains et nouvelles formes de gestion collective, partage des ressources et solidarités territoriales.

o Pratiques artistiques, militantisme et (ré)appropriations urbaines : street art, graffiti, collages... 

o Entre départ de la ville et recherche d’autonomie : néo-ruralités, écovillages et tiers-lieux comme expériences alternatives. 

o Contestations, coopérations et négociations autour de l’usage des espaces partagés (voirie, infrastructures, espaces publics).

 

Références 

Augoyard, J. F. (2013). Entrer dans un espace sonore urbain et le qualifier. Expérimenter et analyser un parcours de phénomènes sonores, (8), 14.

Bourdeau-Lepage, L. (2019). « De l’intérêt pour la nature en ville ». Revue d’économie régionale & urbaine, (5), 893-911.

Faburel G. (2020). Les métropoles barbares : démondialiser la ville, désurbaniser la terre. Le passager clandestin.

Giband, D., & Siino, C. (2013). « La citoyenneté urbaine pour penser les transformations de la ville ? ». In Annales de géographie (Vol. 694, No. 6, pp. 644-661). Armand Colin.

Harvey, D. (2009). « « Social Justice and the City (Rev. ed.). Geographies of justice and social transformation, 1.

Ghorra-Gobin, C. (2015). La métropolisation en question. Presses universitaires de France.

Mainet, H. (2017). Ville-campagne, urbain-rural: mots, lieux et liens. Approches croisées France-Afrique subsaharienne (Doctoral dissertation, Université Toulouse Jean Jaurès).

Massey, Doreen B. (1994). Space, Place, and Gender. Cambridge: Polity.

Poulot, M. (2008). « Les territoires périurbains : « fin de partie » pour la géographie rurale ou nouvelles perspectives ? » Géocarrefour, 83(4).

Soja, E. (2009). « The city and spatial justice ». Justice spatiale/Spatial justice, 1(1), 1-5.

 

 

Modalités de soumission :

Les propositions, entre 2000 et 4000 signes, seront présentées sous la forme d’un document Word et comprendront 5 mots clés. Elles devront mentionner nom et prénom, discipline d’origine, statut, rattachement institutionnel de l’auteur et adresse électronique.

Les propositions seront impérativement rédigées en Times New Roman de 12 points, interligne 1,5. Le fichier informatisé du résumé envoyé aux organisateurs par voie électronique sera nommé par les nom et prénom de l’auteur sous la forme : NOMPrénom.doc.

Les propositions seront à déposer sur : https://geeco2026.sciencesconf.org 

Les communications pourront être données en français ou en anglais. 

Date limite de soumission des propositions de communication9 février 2026 

Évaluation des propositions par le comité scientifique : février 2026

Acceptation / refus des propositions : 9 mars 2026

Merci de participer à la totalité du colloque.

 

 

Comité d’organisation  

• Ana Rita Albuquerque, Géographie, UMR 5281 ART-Dev, Université de Montpellier Paul-Valéry

• Catherine Bernié-Boissard, Géographie, Université de Nîmes, UMR 5281 ART-Dev, Université de Montpellier Paul-Valéry

• Claude Chastagner, Études culturelles, EMMA, EA 741 Études anglophones, Université de Montpellier Paul-Valéry

• Anne Crémieux, Études culturelles, EMMA, EA 741 Études anglophones, Université de Montpellier Paul-Valéry

• Dominique Crozat, Géographie, UMR 5281 ART-Dev, Université de Montpellier Paul-Valéry

• Laurent-Sébastien Fournier, Ethnologie, LAPCOS UPR 7278, Université Côte d’Azur

• Marie-Laure Poulot, Géographie, UMR 5281 ART-Dev, Université de Montpellier Paul-Valéry

 

Comité scientifique

• Alessandro Dozena, professeur de géographie, UFRN Natal, Brésil

• Christophe Gibout, professeur de sociologie, Lille - Professeur des Universités en      

  Aménagement et Urbanisme

• Agnès Jeanjean, professeur d’anthropologie, Nice

• Philippe Joron, professeur de sociologie, Montpellier

• Régis Keerle, maître de conférences en géographie, Rennes

• Nicolas Labarre, maître de conférences HDR en études culturelles, Bordeaux

• André Micoud, directeur de recherches en sociologie (CNRS), Saint-Etienne

• Claire Omhovère, professeur de littérature anglophone, Montpellier

• Éric Triquet, professeur de sciences de l’information et de la communication, Avignon

• Audrey Tuaillon-Demesy, professeure de sociologie, Besançon

 

Partenaires

Université de Montpellier Paul-Valéry

Nîmes Université

CNRS Languedoc-Roussillon

Association GECO

 

Chargement... Chargement...